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Prix Georges Villain d'histoire de l'art dentaire

 

Trois destins tragiques de chirurgiens-dentistes : M. Bernard Holstein, Mme Danielle Casanova et le Dr René Maheu pendant la Seconde Guerre Mondiale

 

A l'entame de l'année qui voit la commémoration du soixantième anniversaire de la libération
des camps de concentration et de la fin de la guerre, souvenons-nous de ces héros anonymes
que l'histoire n'a pas gardé en mémoire et pourtant qu'il nous faut fêter et honorer.

1 – M. Bernard Holstein (1890 - 1943)
Le 10 mai 1940, une violente attaque allemande s'engage. Le 14 juin 1940, la Wehrmacht entre
dans Paris. Le 22 juin 1940, le Maréchal Pétain1 demande l'armistice. Bernard Holstein2 est né à
Kovno, en Lituanie. Sa famille a fui ce pays pour échapper aux pogroms. Ses grands-parents ayant
été naturalisés français, il l'a été automatiquement. A la reddition française, il a 53 ans. Pendant
la guerre de 1914 – 1918, il travaille dans le service des « Gueules cassées » de Rouen3. Après
la guerre, il est officier de réserve. En 1939, il est mobilisé. Jusqu'à l'armistice, il dirige le service
de Santé de Rouen et officie encore dans le service des « Gueules cassées ». C'est probablement
en raison de ses titres militaires qu'il sera désigné par la section dentaire du Conseil de l'Ordre
des Médecins
quand celui-ci en application des lois de Vichy, doit nommer un dentiste juif par ville. Le
16 août 1940, une loi modifie l'accès des Juifs4 aux professions médicales.
Pendant l'exode, la famille se retrouve en Avignon5. Les Juifs n'ont pas le droit de revenir en
zone occupée. Malgré tout, Holstein veut revenir pour son cabinet dentaire. A la ligne de
démarcation, les soldats lui demandent s'ils sont juifs. Bernard Holstein répond par la négative et
qu'ils sont protestants. En octobre 1940, la famille Holstein rentre à Rouen6. Leur surprise est
grande. Pendant leur absence, l'appartement a été occupé et le désordre qui y règne est
indescriptible. Aucun doute ne subsiste alors sur ce qui s'est passé. M. Holstein se plaint à
la Feldgendarmerie qui lui donne l'autorisation de se réinstaller. Devant l'autorité supérieure, le SS qui
a pris possession des murs s'efface.
Le dentiste reprend un exercice normal. Il travaille autant qu'avant. En décembre 1940, dans la
zone occupée, les dentistes doivent apposer une pancarte avec la mention « Judische Geschafte»
(« Entreprise juive »)
sur la porte de son cabinet dentaire qui ne peut être ouvert que
quelques heures par jour. Cette obligation fait suite à la loi du 27 septembre 1940. Bernard Holstein
en est dispensé. Sa plaque ne mentionne rien d'autre que sa qualité professionnelle. Cependant, il
doit signaler systématiquement aux soldats allemands qui viennent pour être soignés à son
cabinet, qu'il est juif. Il n'a pas de plus, le droit de refuser les soins à qui que ce soit. Son cabinet
étant proche de la gare, les soldats ennuyés par leurs rages de dents, ne refusent jamais de se
faire soigner par lui. Bernard7 a vécu longtemps dans les Vosges. Il parle couramment l'allemand.
Le décret 3.474 du 11 août 1941 réglemente la profession de médecin pour les Juifs. Il est étendu
à l'ensemble des professions médicales. Le décret 1631 du 5 juin 1942 stipule dans son article 1er
que le « nombre de dentistes juifs pouvant exercer dans la circonscription de chaque
conseil de l'Ordre des Médecins8 ne peut excéder 2% de l'effectif total des dentistes
non juifs »
.
En 1942, les officiers allemands recommandent au dentiste de partir. Mais, ce dernier est
persuadé qu'avec l'autorisation de Pétain9, il n'aurait pas d'ennui.
Le 6 mai 1942, les gendarmes viennent arrêter Bernard Holstein. Quelques jours plus tard, il part
pour Drancy. Quelques mois après, il est libéré et revient à Rouen. Ses distinctions militaires l'ont
sauvé
. Il essaie de retrouver une vie normale, mais il est changé profondément. Il sait qu'il peut
être arrêté de nouveau. Depuis quelques temps, les clients de la campagne ne paient plus leur
dentiste qu'en nature (beurre, oeufs, crème, et même un demi-cochon). Le 15 janvier 1943,
les gendarmes reviennent. Ils emmènent toute la famille et mettent les scellés sur l'appartement.
Les Holstein (10) se retrouvent à Drancy. En février 1943, les Juifs sont déportés. Le dentiste en
sa qualité d'officier de réserve n'est pas « déportable ». Lui et sa famille restent au camp
d'internement. Suite à la découverte d'un tunnel creusé par les internés, un convoi spécial avec les
« indéportables » est organisé. Le 20 novembre 1943, la famille Holstein (11) est déportée.
Seule Denise, la fille, reviendra du camp d'Auschwitz. Soixante ans plus tard, lors d'une exposition
à Rouen avec pour thème « L'arrestation des Juifs », la fille rencontre des habitants de la ville qui
se souviennent très bien de son père et en parlent encore en des termes plus qu'élogieux.
Denise, émue, pleure.

M. Bernard Holstein, officier du Service de Santé de l'armée française, pendant la Grande Guerre - Histoire de la médecine par Xavier Riaud
M. Bernard Holstein (12), officier du Service de Santé de l'armée française, pendant la Grande Guerre.

Décret du gouvernement de Vichy (13) du 5 juin 1942 réglementant le nombre de dentistes juifs.

Décret du gouvernement de Vichy du 5 juin 1942 réglementant le nombre de dentistes juifs Histoire de la médecine par Xavier Riaud, chirurgien dentiste Décret du gouvernement de Vichy du 5 juin 1942 réglementant le nombre de dentistes juifs Histoire de la médecine par Xavier Riaud, chirurgien dentiste

2- M m e Danielle Casanova (1909 – 1943)

Danielle Casanova (14), née Périni, voit le jour en Corse, en 1909. Elle devient chirurgiendentiste
et militante communiste. Elle se marie avec Laurent Casanova15, qui est lui aussi, communiste.
Elle fonde l'Union des jeunes filles de France en 1936. C'est en tant que rédactrice de La
Voix des femmes
qu'elle dirige l'action contre l'occupant et milite au sein du Front
national universitaire. Vient le jour où son mari est fait prisonnier. A son tour, elle est arrêtée
le 24 février 1942. Elle fait partie du convoi du 24 janvier 1943 pour Auschwitz. 230 femmes dont
Marie-Claude Vaillant-Couturier (16) l'accompagnent. Elles entrent dans le camp en chantant
la Marseillaise. Les SS demandent s'il y a une dentiste parmi elles. Danielle quitte le groupe, rejoint
le Revier (Infirmerie) et garde ses cheveux.

La Docteur Adélaïde Hautval (17), médecin, arrive au camp dans le même convoi qu'elle. « Je la trouve toute changée, pâle, gonflée et je saurai que toute la nuit elle a pleuré, consciente du sort qui attendait les camarades. Comment y parer ? Avec une vision claire de l'avenir et des données possibles, elle se fixe tout un programme : leur procurer des « emplois », voler pour elles des médicaments, détourner les victuailles, prendre sur sa ration propre et surtout leur apporter jour après jour un soutien moral sûr et constant. Jusqu'au bout Danielle restera fidèle à ce programme – toujours. Et cette fidélité sera la cause de sa
mort, car de nous toutes, c'est elle qui se trouvait dans les conditions de vie les plus favorables. »

Elle meurt du typhus à Auschwitz, entre le 30 avril et le 16 juin 1943. Ce jour-là, toutes les déportées pleurent leur amie disparue. De nombreux tracts communistes annoncent sa mort et l'intention de représailles. Aujourd'hui, Danielle Casanova reste un exemple de dévotion et d'abnégation
remarquable dans le monde de la Déportation.
Le Conseil National de l'Ordre des Chirurgiens-Dentistes (18) est créé le 3 février 1945 par un arrêté
du ministre de la Santé Publique. Le bulletin du nouvel organisme publie dans son numéro 1-2-3 de
mai-juin-juillet 1945, une liste de « Martyrs de la Profession ». Le nom de Danielle Casanova y figure
en tête de liste.

Mme Danielle Casanova (19)

Mme Danielle Casanova - Histoire de la médecine par Xavier Riaud

 

Chirurgien dentiste - histoire de la médecine

Chirurgien dentiste - Histoire de la médecine

Camp de concentration d'Auschwitz (20) Auschwitz, le 29.04.1943
Station dentaire du camp
Liste des détenus employés dans les stations dentaires du poste de commandement et du camp .

A- Station du poste de commandement :

Cabinet de soins : assistants

Brohusiwicz 4.12.1896 dentiste non diplômé Polonais
Krels 4.6.13 mécanicien dentaire Juif
Kaliniewicz 28.1.88 secrétaire Polonais

 

 

 

Laboratoire : mécaniciens dentaires

Vojtek 10.10.03 dentiste non diplômé Allemand
Szczesmowicz 14.7.00 dentiste non diplômé Polonais
Olekay 11.2.12 dentiste non diplômé Polonais
Mikolajski 28.9.93 dentiste non diplômé Polonais
Januszewski 11.11.07 mécanicien dentaire Polonais
Nowacki 13.3.13 mécanicien dentaire Polonais

 

 

 


 



B- Station dentaire du camp d'Auschwitz (21):

Cabinet de soins :

Szuskiewicz 24.5.07 médecin et dentiste Polonais
Krzywicki 15.9.07 médecin et dentiste Polonais
Glebowicz 7.3.20 secrétaire Polonais

 

 

 

Laboratoire :

Duzel 23.12.20 mécanicien dentaire Polonais
Napierala 14.12.11 mécanicien dentaire Polonais

 

 

 

Filiale du Laboratoire :

Kordakiewicz (détenue féminine) mécanicienne dentaire Juive
Hermann (détenue féminine) mécanicienne dentaire Juive
Koezynska (détenue féminine) mécanicienne dentaire Juive

 

 

 


C- Station dentaire affiliée – Camp de Buna :

Hermann 26.2.08 dentiste non diplômé  
Happ 13.03.01 dentiste Juif

 

 

 

D- Station dentaire affiliée – Camp Jawischowitz :

Schweikert 9.5.02 dentiste non diplômé Allemand
Mosbach 27.12.99 dentiste Juif
Alexander 20.4.97 dentiste Juif

 

 

 

E- Station dentaire affiliée – Camp pour hommes de Birkenau :

Baraneck 26.3.14 dentiste Juif
Rosenstock 18.8.18 mécanicien dentaire Juif

 

 

 

F- S tation dentaire affiliée – Camp Golleschau :

Garbaciak 23.7.09 dentiste non diplômé Polonais
Blunka 8.2.99 dentiste Juif

 

 

 

G- Station dentaire affiliée – Camp de tziganes Birkenau B.A.II :

Budny 30.4.14 dentiste Polonais
Jablonowski 15.8.98 étudiant dentaire Polonais
____ (détenue féminine) assistante Tzigane
Friedrich (détenue féminine) assistante Tzigane
Florian (détenue féminine) assistante Tzigane
____ (détenue féminine) assistante Tzigane

 

 

 

 

 

 

H- Station dentaire affiliée – Camp pour femmes Birkenau :

Casanova Danielle (détenue féminine) 9.1.09 Matricule 31655 dentiste Française
Hanel (détenue féminine) dentiste Juive
Baumatz (détenue féminine) mécanicienne dentaire Juive
Cajtak (détenue féminine) traductrice Juive
Fischmann (détenue féminine) secrétaire Allemande
Wahrburg (détenue féminine) assistante Juive
Silberstein (détenue féminine) assistante Juive

 

 

 

 

 


Le dentiste en chef du camp de concentration de Auschwitz (22) SS-Obersturmführer

 

Camp de concentration d’Auschwitz - histoire de la médecine par Xavier Riaud

Camp de concentration d'Auschwitz (23)
Station dentaire du camp
Camp B.I. a
Auschwitz, le 17.06.1943

 

Rapport trimestriel pour II/1943 de la station dentaire du camp pour femmes de Birkenau B.I. a :

I. Postes disponibles :

a- chirurgical 2
b- technique 1 poste conformément aux directives


II. Répartition des postes :

dentiste en chef : Dr. Karl-Heinz Tauber (24), SS-Hauptsturmführer, depuis avril 1943

 

III. Détenus employés :

dentiste Hanel Juive
mécanicienne dentaire Baumatz Juive
assistante I Wahrburg Juive
assistante II Silberstein Juive
secrétaire Hellwig Arienne
surveillante Fischmann Arienne
traductrice Zaydak Juive

 

 

 

 

 

Modifications :

dentiste Casanova Danielle 31655 Arienne décédée

 

IV. Liste des prestations réparties selon les cas :

Enlèvement d'une dent ou d'une racine 620
Anesthésie locale 393
Anesthésie générale 53
Plombage avec soins préliminaires 298
Plombage sans soins préliminaires 674
Soins de maladies buccales ou détartrage 636
Opérations  

a- grosses

4

b- moyennes

10

c- petites

25

d- soins post-opératoires

67
Supports en caoutchouc ou en résine artificielle 6
Dents fixées sur ces supports 45
Crochets 8
Ventouses 8
Anesthésies 23
Rescellement de bridges ou de dents sur pivot descellées 24
 
Rescellement de bridges ou de dents sur pivot descellées 2834 cas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3- Dr René Maheu (1899 - 1980)

Le Docteur René Maheu obtient son D.D.S. (Doctor of Dental Surgery) en 1930, à Philadelphie (25)
aux U.S.A. De par ce diplôme, il est automatiquement fiché par les Américains. Il est démobilisé en
juillet 1940 et rentre à Tours où il reprend son exercice. Très vite, il est excédé de voir les Allemands
en conquérants dans son pays. Il vend son cabinet et revient chez ses parents à Rennes. Il
part installer son nouveau cabinet en Ille-et-Vilaine, à la Guerche de Bretagne. En juillet 1943,
un lieutenant de l'armée américaine le contacte et lui demande de diriger un réseau de résistance.
Il accepte. Il vient d'entrer dans un réseau affilié au réseau Sacristan, lui-même appartenant au
réseau Buckmaster (26). Il a pour mission de rechercher des terrains de parachutages auxquels
il participe, d'entreposer et de cacher ce qui y est envoyé, de rechercher des maisons isolées
pour abriter des soldats parachutés le jour J, de recruter des jeunes susceptibles de combattre,
de constituer des stocks de vivres pour ces soldats et de recueillir des renseignements
sur l'emplacement et l'importance des effectifs ennemis. Une perquisition des agents de la Gestapo
est faite à son cabinet dentaire de La Guerche. Celle-ci ne donne rien. Les informations qu'ils
cherchent sont dissimulées dans les produits dentaires de son cabinet. Il est arrêté par la Gestapo
de Rennes, le 27 décembre 1943 et renvoyé devant celle d'Angers. C'est son radio qui le dénonce
sous la torture. Il est déporté du 27 janvier 1944 au 1er mai 1945.
Le Docteur René Maheu (27) est arrivé en janvier 1944 à Buchenwald. Il se retrouve vite à Dora où il
subit la souffrance du travail forcé.

« Vers la fin de notre séjour dit de quarantaine qui a duré 6 semaines environ, vers le 10
mars, l'administration du camp fait passer dans les blocks, une note demandant des
dentistes. »
Le Docteur René Maheu, dentiste, se présente alors, espérant là, exercer sa profession
et se soustraire aux exténuants travaux forcés, aux persécutions des sous-ordres, aux
promiscuités déprimantes et à la mort lente et affreuse par sous-alimentation.

« Vers la fin de notre séjour dit de quarantaine qui a duré 6 semaines environ, vers le
10 mars, l'administration du camp fait passer dans les blocks, une note demandant
des dentistes. »
Le Docteur René Maheu, dentiste, se présente alors, espérant là, exercer sa
profession et se soustraire aux exténuants travaux forcés, aux persécutions des sous-ordres,
aux promiscuités déprimantes et à la mort lente et affreuse par sous-alimentation.
« Je suis alors convié à passer un examen, et me présente au service dentaire du
camp. C'est une grande salle, très bien éclairée; le parquet si proprement tenu que
nous avons été obligés de quitter nos sabots et de marcher sur les oripeaux qui
nous servent de chaussettes. Je dis nous, car avec moi, sont deux autres candidats
qui doivent s'essayer pour la première fois de leur vie, aux pratiques de la dentisterie,
mais, étant Polonais et Russe, tout leur est bon pour tenter leur chance à une vie
meilleure. Une grande armoire aseptique, contenant de nombreux instruments chromés
en parfait état, un lavabo à eau courante qui ne se mésallie pas avec trois fauteuils et
trois units équipement Ritter, et, dans un angle, un appareil de radiographie se
complétant avec de gros appareils d'ionophorèse, constituent l'installation de ce
somptueux cabinet dentaire
. Deux personnages importants président aux destinées de
notre examen : un jeune, mais, magnifique capitaine-dentiste SS, et un détenu
allemand qui, du fait de son emploi, appartient à l'aristocratie du camp.
Après un lavage des plus chirurgical de mes mains, je prends possession de mon fauteuil
et examine la bouche de mon client, évidemment un co-détenu. Il veut se faire extraire
une deuxième prémolaire inférieure qui présente un petit orifice fistulien sur la
face vestibulaire de ses gencives, par ailleurs parfaitement saines. Tout à coup,
mon examinateur-forçat se précipite vers moi, en tenant une seringue de Luer de 2
cc remplie d'un liquide qui est un anesthésique, en vociférant :
« Manipuler, manipuler ! », que, dans mon incompréhension des langues du
camp, j'assimile au « Manipulare » latin. Hélas, trois fois hélas, c'est un autre mot
latin « Mandibulae !»
Mon examinateur veut que je fasse une tronculaire, ce qui est, d'ailleurs, parfaitement
logique. Je fais donc ma tronculaire et mon extraction qui se passe sans incident. De
plus, je prends la place des deux autres candidats qui ne savent même pas
choisir l'instrument approprié. Pendant ce temps, le capitaine-dentiste SS prodigue
ses soins avec ses appareils électriques, à deux détenues.
Mes compétences professionnelles sont enfin reconnues, mais, ignorant la langue de
Goebbels, ma candidature n'est pas retenue, pour cette raison. Le poste, en effet, est de
choix; il n'est rien moins que d'être dentiste de nos gardiens SS. Je regagne donc
mon block, pour m'apprêter à partir avec mes camarades, en transport.
Deux jours après, en effet, je suis au camp de Dora. Puis, en juillet à Ellrich. Ce n'est
qu'au début de juillet que j'ai été appelé grâce à un camarade français, au revier, pour
y faire un stage probatoire à la station dentaire. Stage couronné de succès, car, le 6
juillet, après avoir reçu un costume neuf de bagnard, rasé de frais, j'ai été dirigé sur un
nouveau camp : Ellrich (28), pour y installer la zahnstation, ou station dentaire.
Je suis parti donc, ce matin-là, dans un camion, avec des caisses d'instruments et un tour
à pied, vers mon nouveau destin… Après un court trajet, je suis arrivé à Ellrich, où j'ai dû
passer huit longs mois.

Le plus grand des bâtiments, puisqu'il avait deux étages au-dessus du
rez-de-chaussée, venait d'être un peu aménagé pour y loger les détenus. C'est dans
ce bâtiment, au deuxième étage auquel on accède par une sorte d'escalier-échelle
extérieure en bois, que deux pièces, dont l'une sert de passage au block attenant, m'ont
été dévolues pour mon installation de dentiste. Le couloir bientôt meublé de 10
tabourets est une salle d'attente acceptable, éclairée par une petite fenêtre.

Le cabinet de consultation de 4 mètres sur 4, possède un fauteuil portatif, modèle
de l'armée allemande
, un crachoir-colonne, une tablette opaline sur bras extensible, un
tour à pied, une grande table sur laquelle se trouvent à portée de ma main des boîtes
à instruments dans lesquelles sont rangés mes dossiers, mes seringues, mes
petits instruments : miroirs, sondes, excavateurs, ma pharmacie et même une
imposante série d'instruments pour chirurgie maxillo-faciale
. Rien ne manque : tous
mes instruments chromés ou simplement nickelés, sont neufs.

J'ai des ciments de Frey, Harward, Caulk (29), des ampoules anesthésiques en
quantité suffisante. Seul l'amalgame est réservé au peuple des seigneurs, à nos gardiens
SS. Dans le fond de la pièce, une autre grande table de bois blanc supporte, outre
un stérilisateur électrique qui fait l'envie du personnel du revier qui lui en est
totalement dépourvu, un fichier pour mes patients, et, contraste saisissant, mon lavabo
qui n'est qu'une grande gamelle
que l'on remplit avec un broc d'eau.

Le plancher composé de simples planches pas très bien jointes, est le sujet de toute
notre attention lorsque tous les matins, nous le lavons. Si, en effet, nous avons le
malheur de laisser tomber quelques gouttes d'eau à l'étage inférieur qui est le fief d'un
chef de block, cela nous amène des réprimandes toujours désagréables, car dans
cette pièce, se passent les bastonnades. Et, j'ajoute que l'hiver, un petit poêle à charbon
est venu nous donner le réconfort de sa chaleur et que le soir - car, nous travaillons
surtout le soir - une grosse ampoule électrique devant le fauteuil, nous permet de
travailler aisément.

C'est ainsi que mon cabinet, simple, mais où j'ai tous les instruments nécessaires et en
parfait état, où je n'ai jamais manqué ni de coton, ni d'anesthésique, ni de ciment, ni de
médicaments, où je fais une stérilisation rigoureuse qui me permet une asepsie qui n'a
rien à envier à un très bon praticien civil, contraste douloureusement avec mon voisin,
le revier.

L'infirmerie est mon voisin immédiat, séparée de ma salle d'attente par une porte vitrée. Il
occupe donc, le deuxième étage de la vieille fabrique, qui n'est autre qu'un vaste grenier.
Les très rares fenêtres sont obstruées par les nombreux lits de bois à deux ou trois
étages qui s'empilent avec leurs occupants dans ce local où l'air rare est encore vicié
par cette foule qui y croupit, y souffre et y meurt. Il se dégage de cet amas humain,
une odeur indescriptible.

L'entassement, les uns sur les autres, de ces malades, de ces moribonds, est tel que j'ai
vu un de ces grabataires s'étendre avec satisfaction sur le cadavre de celui qui partage
sa paillasse et qui vient de trépasser.

Près de la porte vitrée de ma salle d'attente, un espace est réservé à un détenu allemand,
le « chirurgien » qui avant d'être au bagne, n'a exercé que le métier de maçon et
de débardeur. Protégé par un long tablier blanc, assisté d'aides polonais et russes
qui maintiennent le patient, avec pour unique instrument, un bistouri et une
sonde cannelée. Pas d'eau, aucune asepsie, pas d'anesthésie et les pansements ne sont
faits que de bandes de papier, bien souvent souillées par les bactéries d'un autre détenu.
Et tout ce travail se fait à la lueur d'une ampoule électrique dans cet air contaminé
et empuanti, de l'odeur du pus des plaies gangreneuses, de tous ces corps jamais
lavés, parmi les cris des martyrs et le faible râle des mourants.

Ainsi est mon voisinage, véritable salle de torture, antichambre de la mort.

Je suis alors un personnage important du camp. Je suis un Prominent (30), mon
uniforme de bagnard est neuf et propre et sur mon bras gauche, j'ai un brassard blanc
sur lequel est inscrit « zahnarzt», dentiste. Je peux ainsi me déplacer à peu près librement
à l'intérieur du camp et j'en profite pour aller voir mes camarades moins fortunés. Je
n'ai plus à craindre la schlague, la bastonnade et surtout les appels intermittents et
les brimades odieuses des codétenus qui ne sont pas français. Souvent, lorsque j'ai
à traverser une foule compacte, j'entends « Platz, platz » pour le « Herr Doktor »,
prononcé par les Russes et les Polonais.

Notre soupe est abondante et, chaque soir, nous en faisons profiter nos camarades
des kommandos qui viennent nous voir. En effet, j'ai un personnel. D'abord, un
autre confrère dentiste qui, par une chance inimaginable, est lui aussi français
, mais,
pour rétablir l'équilibre de la diversité du mélange, le secrétaire est tchèque, peut-être
aussi parce qu'il annonce quelques langues en dehors de la sienne, dont le français. Son
rôle est donc d'être interprète et de tenir mon fichier à jour. Son aide m'est en effet
très nécessaire, car nos heures de travail s'étendent de 8h00 du matin, jusque vers
les 10h00 et même 11h00 du soir sauf deux jours par semaine, le mardi et le vendredi
où un dentiste SS vient faire les consultations et les soins pour ses camarades qui sont
nos gardiens. A ce moment, nous devenons ses aides. Pendant que l'un de nous actionne
le tour à pied
, l'autre prépare les seringues à injections ou s'efforce de deviner
l'instrument dont il peut avoir besoin, car, évidemment, ni l'un ni l'autre ne
comprend l'allemand, et il faut faire vite. Un véritable travail à la chaîne…

Ce SS est donc seulement dentiste, sans diplôme, ce qui veut dire qu'il n'a fait
aucune étude. Ce n'est pas le zahnarzt qui correspond à notre chirurgien-dentiste.
Aussi, parfois, fait-il appel à mes lumières et souvent, j'ai eu la possibilité de donner
des soins à des représentants du « peuple des seigneurs ». C'est ainsi qu'un jour, un
sous-officier s'est trouvé mal sur le fauteuil, et voyant mon pauvre dentiste s'abstenir de
le secourir, figé dans une attente anxieuse, je saisis une petite serviette, l'imprègne
d'eau, et, exécutant les préceptes que l'on m'a enseignés, j'en gifle le patient pour
le ranimer. Hélas !… Juste à ce moment, la porte s'ouvre et le médecin-chef du camp
reçoit des éclaboussures d'eau sur son brillant uniforme. Peu, pour être juste, mais, tout
de même, il en reçoit. Cela a provoqué une stupeur générale. Tout le monde est au
garde-à-vous, même les SS de la salle d'attente, car la porte est restée ouverte. Et,
après avoir reçu un coup de poing, je subis un torrent d'injures et de vociférations, mais,
je ne comprends pas l'allemand. Je ne pense qu'à conserver une attitude digne et
regarde très droit dans les yeux, celui qui me hurle tant de choses méconnues.

Quand l'orage est apaisé par le départ du brillant officier, chacun commente le scandale
que je viens d'occasionner bien à mon insu. Tout le camp apprend instantanément
l'horrible nouvelle et je m'attends à voir mon brassard enlevé, à retourner dans un très
dur kommando ou même à recevoir d'autres punitions plus sévères.

Le lendemain, le médecin-chef vient à mon cabinet, m'invective de nouveau,
mais, constatant mon air détaché, il me demande si je comprends ce qu'il me dit. Je
lui réponds que non et ça le désarme aussitôt. J'ai eu beaucoup de chance, l'incident en
est resté là. En dehors de ces deux journées, je dirige librement la station dentaire, car
les détenus n'ont aucune permission pour venir faire soigner leurs dents. Ils doivent
prendre ce temps sur celui, bien maigre qui leur est accordé au soi-disant repos.
Comme les kommandos31, c'est à dire les équipes de travail, sont de jour et de nuit,
nous recevons donc nos patients sans arrêt toute la journée jusque vers 10 ou 11h00
le soir, mais le plus gros travail se fait surtout le soir, avec les détenus ordinaires, car
dans la journée, nous recevons plutôt l'aristocratie du camp : les schreibers ou
secrétaires, les employés des différents services du camp, les chefs de blocks, et,
surtout leurs « mignons ».

Pour ceux-là qui sont toujours d'accord avec le dentiste SS avec lequel ils ont fait
des marchés très avantageux, et pour lui, nous préparons les bouches pour faire des
bridges acier et or, des appareils amovibles en paladon, des couronnes jackets,
des couronnes acier et or. Ils sont la clientèle chic.

Par contre, aux autres bagnards, nous ne pouvons leur donner que des soins courants,
mais, il est à retenir que nos obturations sont faites avec des produits de première
qualité
, même avec de l'amalgame que nous prélevons sans scrupule, sur celui des
SS, malgré leur défense, et toutes nos extractions sont faites sous anesthésie locale
ou tronculaire.

Une forte proportion de nos patients surtout en décembre et janvier, vient à la
consultation pour des stomatites, évidemment avitaminosiques, que nous
traitons localement par des badigeonnages d'acides spécifiques. Nous ne pouvons pas
nous attaquer à la cause. Une chronicité s'installe, dont les Russes et les Polonais
sont atteints le plus souvent.

Par manque de souplesse de caractère, je suis renvoyé de ma zahnstation dans les
premiers jours de février. Mon brassard protecteur m'est enlevé. Je reprends la dure vie
de kommando jusqu'à l'évacuation d'Ellrich32 vers Bergen-Belsen. La liberté m'a été
rendue par les Anglais, le 15 avril 1945. »

René Maheu (33) revient brisé de sa déportation. Son dos meurtri ne lui permet plus l'exercice
en cabinet dentaire. Après la guerre, il devient dentiste-conseil à la Caisse Régionale de
l'Assurance Maladie de Paris. Il y finit sa carrière. Il meurt en 1980.

Le Dr René Maheu - Histoire de la médecine

Le Dr René Maheu (34), lors de sa remise de diplôme de D.D.S. (Doctor of Dental Surgery) à
Philadelphie, U.S.A., en 1930.

 

Docteur René Maheu (35) à son retour de déportation en 1945. Il mesure 1,82 m et pèse 45 kg.
Docteur René Maheu - Histoire de la médecine

 

Lettre du Dr René Maheu du 16 juillet 1945, à Henri Mainguy (36) (alors étudiant en chirurgie
dentaire), ancien déporté à Laura, kommando de Dora
.

Lettre du Dr René Maheu - Histoire de la médecine

    La Guerche, le 16 juillet 1945
  Mon vieux Mainguy (37),  
Avec quelle joie, j'ai eu de vos nouvelles apportées par votre petit mot du 4. Je suis particulièrement heureux d'apprendre que votre santé est parfaite et que vous avez repris votre activité estudiantine. (…)
Pour moi, le séjour en Allemagne n'est plus qu'à l'état de mauvais souvenir. En rentrant, j'ai été obligé de rester coucher quelques jours. J'étais exténué, mais maintenant, je vais tout à fait bien et je ne ressens rien de ces jours atroces. (…)
A bientôt donc. Je l'espère, mon vieux Mainguy et bien cordialement vôtre.
René Maheu

 

Lettre du Dr René Maheu du 16 avril 1948, à M. Henri Mainguy (38).

Lettre du Dr René Maheu du 16 avril 1948 - Histoire de la médecine par Xavier Riaud

    Paris, le 16 avril 1948
  Mon vieux Mainguy (39)  
Pour moi, je n'ai pas repris la vie d'écureuil autour du fauteuil bien connu. Depuis mon séjour dans les endroits que tu connais, j'ai eu à la suite de coups, une forte décalcification de la colonne vertébrale qui m'empêche une station debout trop longue. Alors ne sachant quoi faire, je suis entré à la Sécurité Sociale où j'exerce mes talents de dentiste-conseil. Je suis donc devenu un pseudo-fonctionnaire et cette vie qui n'est guère intéressante au point de vue professionnel, est un pis aller que je suis bien obligé d'accepter avec résignation. (…)
A mon tour d'attendre de tes nouvelles. Quand tu voudras. Et sois toujours assuré de la fidèle amitié de ton vieux
René Maheu

 

4- Conclusion    
Danielle Casanova et René Maheu sont d'authentiques héros. Ne supportant pas l'invasion du territoire français par les Allemands, ils se sont rebellés. Ils ont choisi leur destin et ont assumé leurs choix jusqu'au bout d'eux-mêmes : peu importait pour eux les conséquences et les souffrances qui en résultèrent. Bernard Holstein quant à lui, est un véritable martyr. Il est Juif. C'est un officier français des deux guerres qui, une fois démobilisé, n'aspire qu'à vivre en paix avec sa famille malgré l'occupation. Il n'a pas choisi son destin : il est la victime innocente d'un régime totalitaire axé sur une idéologie antisémite.
Afin que personne n'oublie jamais...
Notes

1- Boyle David, La Seconde Guerre Mondiale, L'Histoire en images, Gründ (éd.), Paris, 1999, p. 73.
2- Holstein Denise, Je ne vous oublierai jamais, mes enfants d'Auschwitz…, Edition n°1, Collection Témoignages, Paris, 1995, p. 17-22.
3- Holstein Denise, communication personnelle, 2005.
4- Morgenstern Henri, La spoliation des dentistes juifs en France (1940-1945), Jean Touzot (éd.), Paris, 1997-1998, p. 148, 202.
5- Holstein Denise, 2005.
6- Holstein Denise, 1995, p. 17-22.
7- Holstein Denise, 2005.
8- Morgenstern Henri, 1997-1998, p. 3.
9- Holstein Denise, 2005.
10- Holstein Denise, 1995, p. 30-40.
11- Holstein Denise, 2005.
12- Holstein Denise, 2005.
13- Morgenstern Henri, 1997-1998, p. 3.
14- Paris-Musées, Destination Auschwitz des déportés tatoués, Musées de la ville de Paris (éd.), Paris, 2002, p. 58.
15- Laurent Casanova est un communiste actif aux côtés de Maurice Thorez. Il devient Ministre des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre dans le gouvernement de Félix Gouin du 26/01 au 24/06/1946.
16- Marie-Claude Vaillant-Couturier est déportée politique à Auschwitz, matricule 31685.
Son témoignage au procès de Nüremberg est déterminant. En 1945, elle devient membre du Parti Communiste Français. Elle est la première femme à entrer au Palais-Bourbon. Elle devient en effet, députée du département de la Seine de 1945 à 1958, puis de 1962 à 1973. Elle est de plus Vice Présidente de l'Assemblée Nationale de 1956 à 1958, puis de 1967 à 1968. Elle décède le 11 décembre 1996.
17- Hautval Adélaïde, Médecine et crimes contre l'Humanité, Actes Sud (éd.), Arles, 1991, p.
32. La Dr Hautval se suicide après la publication de son livre.
18- Morgenstern Henri, 1997-1998, p. 731,732. La liste exacte est : Danielle Casanova (Paris), Louis Cabanette (Marjevols), Louis Desgrez (Melun), Gabriel Grapin (Paris), Léo Hirschowitz (Paris), René Guyard (Poses), Maurice Menu (Brassac-les-Mines), Georges Peres (Figeac), Louis Poulet (Paris), Fernand Boudet (Cusset), Marie-Louise Georges (Boulogne-sur-Seine) 19- FNDIRP, Paris, 2003, © FNDIRP. 20- Panstwowe Muzeum Auschwitz, Oswiecim, 2003.
21- Panstwowe Muzeum Auschwitz, Oswiecim, 2003. A l'arrivée dans les camps, chaque détenu doit signaler sa profession. Des listes de médecins ou de dentistes non affectés à des postes médicaux sont ainsi envoyées à l'administration SS de Berlin. Elles permettent ainsi de répondre aux divers besoins qui peuvent se faire ressentir en personnel médical au sein de l'infirmerie des camps.
22- Panstwowe Muzeum Auschwitz, 2003.
23- Panstwowe Muzeum Auschwitz, 2003.
24- Panstwowe Muzeum Auschwitz, 2003.
25- Maheu Alain, manuscrit inédit de son père, le Dr René Maheu, communication personnelle, Saint Malo, 1999.
26- Le nom officiel de l'officier américain est Floedge. Il a pour couverture, celle d'un garagiste du Mans. Le réseau Buckmaster est composé de 50 organisations différentes. Maheu dirige l'une d'entre elles.
27- Maheu Alain, 1999.
28- Maheu Alain, 1999. Ellrich est situé proche de Nordhausen, dans la région de Thuringe en Allemagne. Le camp est dans et autour d'un tunnel construit dans la montagne où les SS fabriquent les V1 et les V2. Le camp de concentration de Dora se trouve sur l'autre versant de la montagne.
29- Maheu Alain, 1999.
30- Maheu Alain, 1999. Un Prominent est une personnalité du camp. C'est un détenu qui occupe un poste important dans la hiérarchie administrative ou médicale du camp. Cela peut être aussi une sommité internationale qui est gardée en otage. Léon Blum et le Général Giraud ont été ainsi mis en détention au petit camp de Buchenwald où les conditions de vie sont meilleures qu'au grand camp. Le dentiste SS n'a pas suivi une formation universitaire lui conférant le titre de dentiste diplômé. Sa formation s'est faite dans des écoles qui délivrent des formations accélérées et plus sommaires. Ces dentistes non diplômés sont acceptés en Allemagne, mais ne bénéficient pas du statut d'un dentiste diplômé. Pour bénéficier de l'agrément des caisses, ils doivent suivre une formation spécifique et passer un examen approprié.
31- Maheu Alain, 1999.
32- Maheu Alain, 1999.
33- Riaud Xavier, La pratique dentaire dans les camps du IIIème Reich, L'Harmattan ( éd.), Collection Allemagne d'hier et d'aujourd'hui, Paris, 2002, p. 257.
34- Maheu Alain, 2003.
35- Maheu Alain, 2003.
36- Mainguy Henri, communication personnelle, 1995 (avec l'autorisation de M. Alain Maheu).
37- Mainguy Henri, 1995.
38- Mainguy Henri, 1995.
39- Mainguy Henri, 1995.

 

Bibliographie

Boyle David, La Seconde Guerre Mondiale, L'Histoire en images, Gründ (éd.), Paris, 1999.
FNDIRP, Paris, 2003
Hautval Adélaïde, Médecine et crimes contre l'Humanité, Actes Sud (éd.), Arles, 1991.
Holstein Denise, Je ne vous oublierai jamais, mes enfants d'Auschwitz…, Edition n°1, Collection Témoignages, Paris, 1995.
Holstein Denise, communication personnelle, 2005.
Maheu Alain, manuscrit inédit de son père, le Dr René Maheu, communication personnelle, Saint Malo, 1999 et 2003 (photos).
Mainguy Henri, communication personnelle, 1995 (avec l'autorisation de M. Alain Maheu).
Morgenstern Henri, La spoliation des dentistes juifs en France (1940-1945), Jean Touzot (éd.), Paris, 1997-1998.
Panstwowe Muzeum Auschwitz, Oswiecim, Pologne, 2003.
Paris-Musées, Destination Auschwitz des déportés tatoués, Musées de la ville de Paris (éd.),Paris, 2002.
Riaud Xavier, La pratique dentaire dans les camps du IIIème Reich, L'Harmattan ( éd.), Collection Allemagne d'hier et d'aujourd'hui, Paris, 2002.

Un remerciement tout particulier à M. Alain Maheu et à Mme Denise Holstein pour leurs témoignages et les photos de leurs pères.

 

 

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