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Nicolas Heurteloup (1750-1812)

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Nicolas Heurteloup (1750-1812), chirurgien en chef de la Grande Armée, successeur de Percy et baron d'Empire

 

Par Xavier Riaud

Nicolas Heurteloup (1750-1812), chirurgien en chef de la Grande Armée, successeur de Percy et baron d'Empire
Nicolas Heurteloup 
(© Académie nationale de médecine, 2010)

Nicolas Heurteloup naît à Tours, le 26 novembre 1750. Dès sa plus tendre enfance, il est pris en charge par la nonne qui dirige la pharmacie de l’hôpital avoisinant. Elle parvient à décider son élève à s’orienter vers la chirurgie (Henry, 1957 ; Pinçon, 2000). Il entame ses études à l’hôpital de la Charité de Tours et les achève à l’Hôtel-Dieu de Paris (Dupont, 1999). Le jeune homme s’engage dans l’armée et rejoint le service de santé embryonnaire qui vient de voir le jour (Lemaire, 1992 & 2003). En 1768, il occupe la fonction de chirurgien sous-aide dans l’armée de Louis XV qui est stationnée en Corse. En 1782 (en 1770, selon Dupont (1999)), il prend la charge de chirurgien-major de l’hôpital de Bastia. En 1790 (en 1786, selon Dupont (1999)), il travaille en tant que médecin-chef à l’hôpital de Toulon. En 1792, il rejoint avec le même grade l’armée du midi et en 1793, il officie dans l’armée des Alpes (Lemaire, 1992 & 2003). Cette même année, il intègre le conseil de santé et y siège jusqu’à sa mort (Thébaud, 2009 ; Meylemans, 2010). En 1795, il accompagne l’armée d’Italie. Il devient premier chirurgien des armées cette année-là. En 1808, déjà nommé inspecteur général du service de santé le 14 juin 1804, en même temps que Percy, Larrey et Desgenettes, il succède à Percy, atteint de cécité, et devient le chirurgien en chef de la Grande Armée, après avoir été même chirurgien consultant de l’Empereur au préalable (Henry, 1957 ; Dupont, 1999 ; Pinçon, 2000). En 1809, il organise les hôpitaux de Vienne et d’Ebersdorf où les blessés d’Essling (21 et 22 mai) et de Wagram (5 et 6 juillet) sont soignés (Dupont, 1999). Dans le bulletin de la Grande Armée, au lendemain de la bataille de Wagram, paraît une citation à l’ordre du jour rédigée par Napoléon lui-même qui insiste sur « la manière dont la chirurgie a servi et particulièrement les services du chirurgien-en-chef Heurteloup (Lemaire, 1992 & 2003). » Jamais Percy ou Desgenettes n’avait eu pareil honneur. Il lui octroie un banquet et une médaille ornée de son éloge impérial (Lemaire, 1992 & 2003). Le 16 décembre 1810, Napoléon l’élève à la noblesse en le faisant baron d’Empire (Thiébaud, 2009). L’Empereur le promeut officier de la Légion d’honneur (Henry, 1957 ; Lemaire, 1992 ; Pinçon, 2000).

Il meurt le 27 mars 1812, atteint d’une paralysie consécutive à une affection cérébrale au moment où Napoléon décide de partir en guerre contre Alexandre I er, le tsar de toutes les Russie, et après avoir cédé sa place à Larrey, le 12 février de cette année-là, au poste de chirurgien en chef de la Grande Armée (Henry, 1957 ; Lemaire, 1992 ; Dupont, 1999 ; Pinçon, 2000 ; Meylemans, 2010).

Il s’est battu jusqu’à son dernier souffle pour que les médecins militaires obtiennent la reconnaissance militaire qui leur était due, par l’obtention des grades militaires correspondant à leur mérite (Lemaire, 1992 & 2003). Il a aussi publié des mémoires sur le tétanos et sur l’inoculation de la vaccine à l’hôpital de Milan notamment, en 1801 (Dupont, 1999). Il y a peu de souvenirs répertoriés de ce praticien, mais à l’unanimité de tous, ses mains étaient d’une finesse exceptionnelle au sens propre comme au figuré (Lemaire, 1992 & 2003). Reconnu comme un des meilleurs inspecteurs généraux du service de santé de l’armée française, il avait des talents administratifs remarquables et disposait d’une connaissance extraordinaire, et essentielle des hôpitaux militaires. Il était apprécié pour sa justice, sa douceur, sa bienveillance et son grand humanisme (Henry, 1957 ; Lemaire, 1992 ; Pinçon, 2000 ; Meylemans, 2010).

 

 

Références bibliographiques  :

Académie Nationale de Médecine, communication personnelle, Paris, 2010.

Dupont Michel, Dictionnaire historique des Médecins dans et hors de la Médecine, Larousse (éd.), Paris, 1999.

Henry René, Un grand Tourangeau : le baron Nicolas Heurteloup, chirurgien en chef des armées de la Révolution et de l’Empire, Centre médical d’études et de recherches (éd.), 1957.

Lemaire Jean-François, Napoléon et la médecine, François Bourin (éd.), Paris, 1992.

Lemaire Jean-François, La médecine napoléonienne, Nouveau Monde (éd.)/Fondation Napoléon, Paris, 2003.

Meylemans R., « Les grands noms de l’Empire », in Ambulance 1809 de la Garde impériale,http://ambulance1809-gardeimperiale.ibelgique.com, 2010, pp. 1-22.

Pinçon Charles, Le baron Nicolas Heurteloup, premier chirurgien des armées de l’Empire, ANRT (éd.), Lille, 2000.

Thiébaud Jean-Marie, « Médecins et chirurgiens, barons de l’Empire (1808-1813) », inhttp://www.editions-harmattan.fr, 2009, pp. 1-2.

 

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