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Prix Georges Villain d'histoire de l'art dentaire

Croyances dentaires en pays de chouanneries

Par
Xavier Riaud

Si les Guerres de Vendée commencent en 1793 et s’achèvent en 1796 avec l’exécution de François-Athanase Charrette de la Contrie, dit Charrette, la chouannerie est une mosaïque d’insurrections peu coordonnées, discontinue dans le temps et l’espace. Elle est bretonne, normande et mainiotte tout à la fois. Faute de pouvoir constituer une armée royale et catholique, ces hommes se sont livrés à une guerre d’embuscades. L’insurrection des Chouans éclate en 1792 et ne se termine qu’en 1804, avec l’exécution de Cadoudal. Elle se réveille pendant les Cent-Jours. Pendant douze ans, dix départements de l’Ouest ont mené une guérilla obstinée contre la République, puis le Consulat.


Jean Chouan (1757-1794)

Jean Cottereau (1757-1794), le premier d’entre eux, est faux-saulnier. Il fait la contrebande de sel. Pour cela, il vit dans les bois et n’a pas bonne réputation. Rude combattant au caractère bien trempé, il gagne le surnom de Chouan. Ce mot issu de la contraction de chat-huant, l’oiseau qui vit dans les ténèbres et annonce le malheur. En fait, le cri de la chouette a toujours servi de signe de ralliement aux coureurs des bois.
Ces hommes se soulèvent pour de nombreuses raisons. Une d’entre elles survient le 6 Ventôse an I (24 février 1793), un mois à peine après l'exécution de Louis XVI, avec le décret de la Convention d’une levée de 300 000 hommes. Les paysans s’insurgent contre cette conscription (Riaud, 2007). Ils ne veulent pas se battre dans des contrées lointaines pour un régime qu’ils ne soutiennent pas. De plus, les privilèges des nobles et des bourgeois qui payent pour échapper au tirage au sort et ne pas être enrôlés de force finissent par exaspérer les petites gens.


Réduire l’influence de l’Eglise

Une autre des principales raisons est bien sûr l’ensemble des ordonnances qui ont visé à réduire, voire à détruire, l’influence de l’Eglise sur l’ensemble du territoire. Pour une région particulièrement croyante comme la Bretagne (Bernet, 2000), ceci a généré un ressenti particulièrement amer qui s’est exprimé dans la violence.
Tout commence le 14 septembre 1789 avec le réquisitoire de Monseigneur Le Mintier de Tréguier qui se révèle être très virulent contre la Constituante. Il affirme notamment le danger de réformer l’ordre ancestral en lui substituant des principes fumeux. Au-delà, des 130 paroisses qui l’écoutent avec ferveur, son discours s’adresse à la France entière et à l’ensemble de la catholicité. Très vite, l’évêque est accusé de crime contre le régime en place et les factions locales l’abominent d’injures. Les représentants du peuple savent que ce dernier aime son roi et ses prêtres. Il a la fierté de ses particularismes. Il souffrira de leur suppression. Ce peuple qui espère beaucoup des changements en cours, n’obtient qu’une phénoménale augmentation de la pression fiscale, la perte des aides et des protections traditionnelles.


Les biens du clergé mis à la disposition de la nation

Le 2 novembre 1789, les biens du clergé sont mis à la disposition de la nation. Beaucoup espèrent. Les ventes commencent en 1790. La déception est énorme. Seule, la bourgeoisie citadine s’enrichit. L’Eglise, elle, se tait. Les prélats se laissent dépouiller en silence. Toutefois, la Constituante (Bernet, 2000) ne mesure pas l’impact de ses choix. Riche, l’Eglise assume l’éducation, l’enseignement supérieur, les soins hospitaliers, l’assistance aux vieillards, aux enfants trouvés, aux miséreux et aux orphelins. Tous ces services disparaissent du jour au lendemain et ne sont pas remplacés.
Les évêchés ne suffisent pas. Les paroisses sont regroupées, laissant des croyants sans prêtre, sans messe, sans cloche et sans horloge. En Bretagne, des chapelles disparaissent par dizaine.
En avril 1790, l’Assemblée refuse de déclarer le catholicisme religion d’Etat. Le bas clergé est en état de choc. La France que les prêtres ont rêvé plus belle, apostasie.


La Constitution civile du clergé

Le 31 mai 1790, l’Assemblée propose une loi sur la Constitution civile du clergé qui est votée le 12 juillet. Il s’agit de couper le clergé français de Rome et de le transformer en corps de fonctionnaires payés par l’Etat et entièrement affidés à celui-ci. Ainsi, le clergé est politisé et soumis à un système électif. Pie VI, avertit secrètement par Louis XVI, est dépassé par les événements. Des évêques bretons, comme Monseigneur de la Marche à Saint Pol de Léon, tente bien de convaincre les patriotes locaux de la paupérisation que toutes ces mesures anticléricales engendrent. En vain.
Pourtant, des dizaines de prêtres élus aux dernières élections municipales, démissionnent afin de ne pas être obligés de prêter serment.
L’Assemblée (Martin, 1993) n’accepte pas que les changements soient remis en cause en Bretagne. Aussi, décide-t-elle de durcir le ton et ordonne-t-elle le serment constitutionnel. Ceux qui le refusent sont proscrits. Ils deviennent des opposants au régime, des criminels, entraînant avec eux la majorité des populations de l’Ouest. Du 15 décembre 1790 à la fin janvier 1791, tous les évêques dénoncent la Constitution civile.
Le 13 avril 1791, Pie VI publie un édit qui déclare invalides et sacrilèges toutes les élections épiscopales et donne quarante jours aux prêtres assermentés pour se rétracter sous peine d’excommunication. L’Eglise vient de déclarer la guerre aux révolutionnaires.


Premières insurrections à Vannes

Les gardes nationaux de Lorient (Bernet, 2000) prennent d’assaut le palais épiscopal de Vannes en prétendant trouver l’évêque et lui extorquer de force le serment constitutionnel. Le saint homme est absent. La nouvelle se répand dans toute la région. Le tocsin sonne toute la nuit du 12 au 13 février 1791. L’émeute est réprimée dans le sang.
Dès avril, le Finistère ordonne l’expulsion et l’exil des prêtres réfractaires. D’autres régions agissent de même. Les persécutions sont bien réelles. Les filières de contrebandes deviennent de véritables passeports pour ces hommes de dieu vers l’étranger. Faux-saulniers, ils n’en sont pas moins croyants.
Les prêtres assermentés font leurs messes dans des églises vides, pendant que les ouailles ont suivi leurs pasteurs dans les campagnes ou dans les forêts pour y trouver le réconfort de la foi.
Le 27 mai, l’Assemblée vote la loi de bannissement qui frappe d’exil tous les insermentés. Le 13 février 1792, l’interdiction est faite de célébrer le culte catholique. L’inéluctable se produit alors : la rébellion.
Bien des années plus tard, Napoléon Bonaparte en réinstaurant la liberté du culte, obtient la pacification de l’Ouest.


Un prêtre réfractaire bénit les paysans qui partent se battre (Chiappe, 1982).

Histoire de la médecine - Xavier riaud - Un prêtre réfractaire bénit les paysans qui partent se battre (Chiappe, 1982).


Croyances dentaires

Dans toutes religions et depuis la nuit des temps, il existe des croyances particulières. Les lois votées par l’Assemblée ont été si sévères qu’elles privaient les gens des campagnes de leur droit absolu à la liberté du culte. C’est en partie la raison du soulèvement de mars 1793. Aussi, les paysans ont-ils été contraints de pratiquer leur culte en cachette. Comme souvent dans des cas identiques, la naïveté l’emportant, la ferveur populaire aidant et la foi ambiante étant décuplée par les interdits, les croyances ne s’en sont trouvées que renforcées. C’est notamment le cas des problèmes bucco-dentaires qui face à la pénurie des moyens de traitements, ont vu un essor considérable de la confiance portée en des saints guérisseurs.


Saint Maur (512-584) fêté le 15 janvier

Maur naît dans une illustre famille romaine. Il est confié à Saint Benoît pour parfaire son éducation. Tous deux ont évangélisé la région du Mont-Cassin.
A Languidic (Gancel, 2001), ville du Morbihan, il est prié pour la guérison des affections buccales et plus particulièrement du muguet développé chez les nouveaux-nés et les vieillards déficients. La fontaine Saint-Maur y aurait des vertus curatives contre ce mal.


Sainte Apolline ( ? – 249) fêtée le 9 février

Apolline (Baron P. & A., 1986), sainte patronne des dentistes et des malades souffrant des dents, a vécu et est morte à Alexandrie. Elle est née d’une famille de hauts et riches dignitaires. Elle est toujours vierge et pure lorsqu’elle est torturée lors de la septième persécution d’Alexandrie en 249 après J.C. Sur ordre de Decius, empereur impitoyable, ses bourreaux l’ont frappé au visage avec un bâton, puis lui ont fait sauter les dents avec un marteau et un ciseau. Ils ont allumé un bûcher et ils ont menacé de la brûler vive si elle n’abjurait pas sa foi en Jésus Christ. Pour toute réponse, elle s’est jetée dans le brasier.
La légende (Gancel, 2001) veut qu’elle aurait prononcé une prière à Jésus, alors que ses mâchoires étaient détruites. «  Que tous ceux qui feront mémoire avec dévotion de l’intensité de la douleur que j’éprouve ne ressentent jamais ni douleurs de dents, ni douleurs de tête. » Un ange lui serait apparu pour lui signifier que sa prière était exaucée.
En Normandie (Gancel, 2006), un culte lui est voué lors de la pousse des dents chez les nourrissons. Dans la Manche, à Sainte-Eugienne, des épingles sont piquées dans les jambes et sur la jupe de la statue de la sainte qui porte à son bras gauche un chapelet de molaires.
A Pontmain en Mayenne, les pèlerins piquent leurs épingles sur les joues de la statue à l’endroit précis de la douleur qu’ils ressentent.
A Agneaux, dans le canton de Saint Lô, un texte de prière est utilisé et la statue est régulièrement touchée par les enfants.
Dans le Calvados, à Notre-Dame-de-Livaye, une Sainte Marguerite est priée comme une Apolline. Les mères qui présentent leurs enfants, laissent les bavoirs dans les bras de la statue. A Ablon, près de Honfleur, les mères prient, mettent un cierge, font célébrer des messes et déposent un linge ayant touché le bébé. C’est la même chose à Canapville, dans le canton de Pont-L’Evêque.
Dans l’Orne, à Couvains, les mères prient devant la statue et déposent des vêtements de l’enfant.
Dans l’Eure, au hameau du Plessis, les mamans prient et accrochent des rubans de la couleur de la layette du petit aux poignets de la sainte en témoignage de leur considération ou de leur espoir. Même dévotion à La Saussaye.
Dans la Seine-Maritime, à Saint-Mards, la sainte est représentée avec une pince sur laquelle sont déposés des rubans avant que d’allumer un cierge.
A Ouville-la-Rivière, la croix d’Apolline est recouverte de rubans multicolores, autant de traces de reconnaissances maternelles. La même générosité est retrouvée sur la Sainte Apolline décapitée d’Aubermesnil-Beaumais et à Quièvrecourt.


Sculpture de Sainte Apolline, sainte patronne des chirurgiens-dentistes (Riaud, 2004).

Sculpture de Sainte Apolline, sainte patronne des chirurgiens-dentistes (Riaud, 2004)


En Bretagne, elle est invoquée pour la guérison des maux de dents et particulièrement lors de la pousse douloureuse des premières dents chez le nourrisson.
Dans les Côtes-d’Armor, à Loudéac (Gancel, 2001), son culte est toujours vivace. A Merdrignac, il en est également ainsi. C’est le cas aussi de Plouguenast, dans l’église Saint-Pierre. A Trémorel, dans la chapelle des Treize-Chênes, sa statue est fleurit et des rubans de couleur la recouvrent. Des cierges y sont brûlés.
Dans le Finistère, la statue de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon est souvent appelée à l’aide. En Ille-et-Vilaine, à l’église d’Amanlis, à Chauvigné, son culte est très vivant. Il en est de même à Landavran, près de Vitré.
En Loire-Atlantique, à Couffé, Apolline est invoquée dans la chapelle de Saint-Symphorien, ainsi qu’à Saint-Père-en-Retz où sa statue datant du XVIIIème siècle, reçoit des fleurs et des prières. Cette statue en bois est parfois touchée du doigt par les petits.
Dans le Morbihan, à Lanouée, la sainte est exposée dans le prieuré de Pomeleuc, dit chapelle Saint-Mélec. A Languidic, dans la chapelle Notre-Dame-des-Grâces, les ouailles la prient pour leurs problèmes dentaires. A Pontivy, le martyr de la sainte est représenté par un groupe en pierre polychrome du XVIème siècle qui est disposé dans la chapelle Notre-Dame-de-la-Houssaye. Le soulagement des maux de dents y est fréquemment demandé.
A Quéven, elle semble délaissée. A Saint-Gérand, dans la chapelle de Saint-Drédeno, la sainte y est éclairé par les cierges. A Tréffléan, sa statue est située dans l’église, rue Sainte Apolline. Une fontaine existe toujours où qui veut peut se rincer les dents. C’est la coutume.


Saint Bieuzy (VIème siècle)

Disciple de saint Gildas de Rhuys (http://nominis.cef.fr/contenus/saint/9278/Saint-Bieuzy.html, non daté), il s’est construit un ermitage sur les bords du Blavet. Il a eu un jour à choisir entre guérir la meute des chiens de son seigneur atteinte de rage et ne pas célébrer la liturgie pour son peuple, ou bien célébrer ce service religieux et ne pas répondre aux injonctions du seigneur brutal qui le demandait. Il a préféré ses fidèles aux chiens, ce pourquoi il a été tué d'un coup d'épée par le seigneur breton.
Dans le Morbihan (Gancel, 2001), à Bieuzy-les-Eaux, l’eau de la fontaine Saint-Bieuzy aurait le pouvoir de guérir les maux de dents.


Saint Gildas (fin 5ème siècle-570) fêté le 29 janvier

Il naît en Bretagne insulaire. A 25 ans, il accède au sacerdoce en pays de Galles (Gancel, 2001). Il se rend en Ecosse, puis en Irlande. Il décide de partir pour l’Armorique et s’établit sur l’île de Houat. Sa sainteté est très vite reconnue et il reçoit un terrain à Rhuys. Il y construit un monastère où il demeure pendant dix ans. Désirant vivre dans la solitude, il part s’installer dans une grotte près du Blavet avec son ami Bieuzy. C’est là qu’il est intervenu en faveur de Tréphine que son mari, roi de l’Armorique du Nord, avait décapitée. Gildas lui rend la vie. Il finit ses jours sur l’île de Houat.
A Saint-Gildas-de-Rhuys, il est prié pour le soulagement des souffrances dentaires. Des invocations similaires sont effectuées à Magoar, dans les Côtes-d’Armor, où se trouve une fontaine Saint-Gildas, et à Saint-Maudan, près de Loudéac.
Dans le Finistère, à Cast, le saint est requis dans la chapelle contre les rages de dents. Les pèlerins se rendaient autrefois à la fontaine. Aujourd’hui, cette dernière ne présente plus les garanties sanitaires suffisantes.


Saint Maurice ( ? - 287) fêté le 22 septembre ou le 5 octobre

Maurice (http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1897/Saint-Maurice.html, non daté) et ses compagnons, martyrs à Agaune, est devenu depuis Saint Maurice du Valais. Dès que Maximien est devenu empereur d'Occident (286), il a décidé d'y exterminer les chrétiens. Pour cela, il a fait venir de Thèbes en Egypte, la légion qui s'y trouvait cantonnée. Il n'aurait pu tomber plus mal. Les six mille soldats qui la composaient étaient chrétiens. Ils ont logiquement refusé d'exécuter les ordres impériaux. Sur quoi ils ont été massacrés jusqu'au dernier. Telle est du moins la légende de la Légion thébaine. Ce qui est vrai sans doute, c'est que le décurion Maurice et plusieurs légionnaires ont refusé catégoriquement de prendre part à une cérémonie païenne, ce qui les a condamnés.

Ce saint ne semble être sollicité qu’à Calorguen (Gancel, 2001), près de Dinan, dans les Côtes-d’Armor. Au village de La Haute-Roussais, se dressent deux croix de granit appelées croix de Saint Maurice. La petite est percée dans son socle, d’un petit trou. Elle aurait le pouvoir d’apaiser les douleurs dentaires. Pour cela, les malades doivent aller à l’église Saint-Hubert, enlever leurs chaussures et marcher pieds nus jusqu’à la petite croix, ce qui représente environ deux kilomètres. Arrivés là, ils doivent déposer une pièce dans le trou du socle de la croix.

 

Petite croix Saint-Maurice à Calorguen dans le Morbihan (Riaud, 2006).

Petite croix Saint-Maurice à Calorguen dans le Morbihan (Riaud, 2006).

 

Saint Tugen (VIème siècle) fêté le 26 janvier

Tugen (www.viaouest.com, non daté) est devenu moine et a succédé à Saint Jaoua comme recteur de Brasparts, avant d'être choisi pour être l'abbé du monastère de Daoulas.

La légende veut que Tugen (Gancel, 2001), n'ayant pu empêcher sa sœur dont il avait la garde de rencontrer son amant, se soit indigner contre les femmes. Il se serait exclamé : « Il vaut mieux commander une bande de chien enragés que garder une seule femme. » Ainsi, est né son don de préserver autrui des chiens atteints de la rage et le caractère hautement symbolique de la clé de Saint-Tugen. Ce saint adoré depuis des siècles a vu sa faculté s'étendre à toutes les formes de rage : rage de dents, rage de colère…Une chapelle lui est dédiée à Primelin dans le Finistère, au village de Saint-Tugen, ainsi qu'une fontaine. Un véritable culte est voué à ce saint breton selon des rites très précis. Ainsi, en cas de rage de dents, il convient de placer une clé de Saint-Tugen sous son oreiller et de poser la joue du bon côté. Des « pains de clé » (pains sans levain) sont bénis. Dès que les premières douleurs sérieuses apparaissent, il suffit de manger de ce pain pour les apaiser.

Fontaine de Saint-Tugen à Primelin dans le Finistère (Riaud, 2006).
Fontaine de Saint-Tugen à Primelin dans le Finistère (Riaud, 2006).

A Cast, près de Châteaulin, ce saint est invoqué fréquemment pour calmer les maux dentaires.


La pierre de la chapelle de Fondelienne

A Carentoir, près de La Gacilly en Ille-et-Vilaine, au hameau de Fondelienne (Gancel, 2001), la chapelle Notre-Dame-des Vertus possède une pierre tendre en schiste ardoisier. Placée dans une saillie dans le mur, elle est à un mètre cinquante du sol. Cette pierre a la propriété de guérir des maux de dents. Il suffirait de mordre dedans.


Conclusion

Si ces croyances sont séculaires et ont été renforcées pendant les Guerres de Vendée et les différentes chouanneries, si bien sûr elles ont été atténuées, avec le temps, elles n’en demeurent pas moins actuelles dans les campagnes bretonnes et normandes. Il me semble inutile de préciser qu’il ne s’agit ici, que de rapporter des croyances religieuses relevant d’une certaine tradition historique et régionaliste. En aucun cas, elles ne doivent déroger aux divers traitements dentaires que nous connaissons aujourd’hui. Partant de ce principe, il m’a semblé que ce pèlerinage touristique, religieux et dentaire était suffisamment intéressant pour être cité.

 

Références bibliographiques :

- Baron Armelle et Pierre, L’Art Dentaire à travers la peinture, ACR Edition Internationale, Paris, 1986.

- Bernet Anne, Histoire générale de la Chouannerie, Librairie Académique Perrin, 2000.

- Chiappe Jean, La Vendée en armes (1793), Librairie académique Perrin, Paris, tome 1, 1982.

- Gancel Hippolyte, Les Saints qui guérissent en Bretagne, Ouest France (éd.), Rennes, 2001.

- Gancel Hippolyte, Les Saints qui guérissent en Normandie, Ouest France (éd.), Rennes, 2006.

- http://nominis.cef.fr/contenus/saint/9278/Saint-Bieuzy.html, Saint Bieuzy, non daté, p. 1.

- http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1897/Saint-Maurice.html, Saint Maurice, non daté, p. 1.

- Martin Jean-Clément, Blancs et Bleus dans la Vendée déchirée, Gallimard (éd.), Paris, 1993.

- Riaud Xavier, collection privée, 2004 et 2006.

- Riaud Xavier, Georges Cadoudal, des dentistes et l’histoire, in Le Chirurgien-Dentiste de France, n° 1296/1297, 22/29 mars 2007, pp. 60-63.

- www.viaouest.com, La vie de Saint Tugen, non daté, p. 1.



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